
Baignade en Loire : vers un retour possible ?
C’est la question qui a animé le café-géo organisé par l’Observatoire Loire le 28 février dernier, rassemblant près de 50 participants. Un sujet sensible et passionnant, tant la Loire fascine et attire, malgré son interdiction de baignade en vigueur depuis 1970.
La baignade en Loire, une interdiction de longue date,
Interdite depuis 55 ans suite à un drame survenu à Juigné-sur-Loire en 1969, ayant coûté la vie à 19 enfants, la baignade en Loire reste aujourd’hui un sujet tabou en Loir-et-Cher. Pourtant, chaque été, de nombreuses personnes bravent l’interdiction, attirées par la fraîcheur du fleuve. Un constat que l’Observatoire Loire a souhaité mettre en débat lors de cet événement.
Lionel Guivarch, représentant de la DDT 41, a expliqué les dangers inhérents à la baignade en Loire :
- Un fleuve à la dynamique instable avec un charriage permanent de sédiments,
- Des tourbillons près des ouvrages,
- Les « culs de grève », ces bancs de sable trompeurs qui donnent une illusion de stabilité mais peuvent s’effondrer brutalement.
Une évolution du rapport au fleuve
Mais la question ne se limite pas à la sécurité. Elle touche aussi aux usages et à la perception que les habitants et les touristes ont du fleuve. Bruno Marmiroli, directeur de la Mission Val de Loire, a mis en avant l’évolution des mentalités, notamment depuis 2019 et le travail du Parlement de la Loire, qui a mis en lumière les enjeux écologiques, urbanistiques et culturels autour du fleuve.
L’initiative européenne du Big Jump, lancée en 1997, révèle aussi une envie collective de renouer avec les cours d’eau. « Se baigner dans la Loire, ce n’est pas seulement une question de plaisir ou de rafraîchissement, c’est aussi une réflexion sur la qualité de l’eau et notre manière d’habiter ce territoire fluvial », a rappelé Bruno Marmiroli.
Un débat nécessaire pour l’avenir
Cet échange a mis en lumière les tensions entre sécurité, interdiction et volonté d’un retour à une Loire plus accessible. Comment concilier préservation de l’environnement, réduction des risques et appropriation du fleuve par ses riverains ? Une réflexion est engagée.
Merci aux intervenants Christophe Degruelle (Agglopolys – Agglomération de Blois), Bruno Marmiroli (Val de Loire patrimoine mondial) et Lionel Guivarch (DDT 41) pour leurs contributions éclairantes.
Bravo à tous pour le lancement de ce débat essentiel en 2025 !